Une véritable inclusion commence par la justice

Lorsqu'on parle «seulement» de la D&I, un élément crucial est perdu. À savoir la justice ou «Equity» . Tout commence avec elle et lorsque nous allons un pas plus loin et parlons de la «DE&I», nous réalisons rapidement que la justice en relation avec l'inclusion soulève automatiquement des questions morales et éthiques au centre, que beaucoup ne se posent peut-être même pas au début.

Les personnes en situation de handicap ont droit à l'inclusion. Ceci est ancré dans diverses lois et conventions internationales et nationales telles que la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), la Constitution fédérale suisse ou la Loi fédérale sur l'égalité pour les personnes handicapées (LHand). On pourrait donc penser que tout va bien. Malheureusement, ce n'est pas le cas.

Nous parlons de ces droits, mais ne les vivons pas. Les personnes ayant besoin de soutien se battent quotidiennement depuis des décennies pour que leurs droits fondamentaux soient reconnus et ne sont toujours pas entendues. Cela devrait heureusement changer en 2024, car le sujet de l'inclusion est activement porté en politique et dans l'opinion publique par de nombreuses organisations. Si nous continuons à simplement prendre acte de ce droit à l'inclusion, il y aura peu de changement.

Cela exige plutôt un sens de la justice de la part de nous tous. Nous devons d'abord prendre conscience qu'il y a quotidiennement de l'injustice envers les personnes touchées dans notre pays et que beaucoup d'entre nous préfèrent fermer les yeux. On détourne le regard, car on n'a pas de lien personnel avec les personnes en situation de handicap. On ne connaît peut-être personne affecté et ne voit ces personnes que de loin de temps en temps. C'est un monde inconnu qui ne concerne personnellement pas beaucoup de gens et qui suscite souvent de l'inconfort. Les personnes en situation de handicap n'ont pas de lobby et sont rarement représentées en politique, c'est pourquoi elles ne sont pas entendues.

Pourquoi ne plaçons-nous pas simplement la justice au centre et réfléchissons à l'immense importance de la justice dans notre histoire, notre culture et notre pays? Sans justice, une cohabitation sous sa forme actuelle ne serait pas possible. Notre prospérité ne serait pas la même, la Suisse ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui.

Est-il possible que nous ne garantissions pas la même justice à un groupe de personnes simplement parce qu'elles sont touchées par un handicap? Non. Et si nous voulons faire régner la justice, il s'agit immédiatement de permettre à ces personnes un accès sans barrières à la société et au travail. L'inclusion se produit alors automatiquement. La conséquence en est la diversité. Ainsi, notre société devient plus diverse et plus tolérante, et l'économie bénéficie manifestement des compétences des personnes en situation de handicap.

La justice vécue, c'est-à-dire le «E» dans la DE&I, est à notre avis une condition préalable décisive pour mettre l'inclusion en marche. Plus les gens sont prêts à faire régner la justice, plus notre société évoluera rapidement et plus tôt les personnes en situation de handicap pourront en bénéficier. Chacun peut, selon ses capacités, apporter une précieuse contribution pour nous tous. Que ce soit sur le lieu de travail, en politique ou dans la sphère privée. Nous devons simplement le permettre, de manière juste.

Photo de Flavia Jacquier: https://www.pexels.com/de-de/foto/text-4003160/